Le travail de la laque vietnamienne véhicule une identité culturelle forte du Pays du sourire. Bien que cet artisanat soit pratiqué dans toute l’Asie du Sud-est, le Vietnam connaît un plein essor depuis le 17e siècle. Les bibelots et autres objets décoratifs artisanaux sont notamment très recherchés par les touristes.


La laque vietnamienne : qu’est-ce que c’est ?


La laque vietnamienne est la sève résineuse extraite par l’incision du tronc d’un arbuste appelé Laquier ou Toxicodendron vernicifluum. Cette résine rappelle le lait, tant par sa texture que par sa couleur. Néanmoins, elle devient brune au contact de l’air, noircit et durcit au fur et à mesure qu’elle sèche. Lorsque la laque durcit entièrement, elle forme une matière lustrée, brillante et très résistante pour fabriquer différents objets.

Le Toxicodendron vernicifluum se retrouve surtout dans la partie nord du Vietnam et abonde dans la province de Phu Tho. L’arbuste est aussi présent dans le sud du pays, dans la province de Lam Dong. Dans les pays occidentaux, le travail de la laque vietnamienne est assez peu connu. Pourtant ses origines remontent à très loin. Les premières traces de l’artisanat de la laque dateraient de 3000 ans. Bien qu’à cette époque les coloris étaient limités, la beauté des objets retrouvés fait l’unanimité.

Le procédé traditionnel est perpétué, mais la technique ne cesse d’évoluer. Aujourd’hui, il est possible d’incruster entre chaque couche de laque de la poudre de coquillage, de la nacre et des pigments minéraux. Ces poudres minérales permettent aux artisans de donner différentes couleurs aux objets. Les pigments les plus couramment utilisés dans le travail de la laque vietnamienne sont le rouge de cinabre, le sulfure d’arsenic pour le vert, le sulfate de fer pour le noir et le carbonate de plomb pour le blanc.

Les artisans utilisent également l’oxyde de fer pour brunir les objets laqués qui sont souvent saupoudrés de poudre de coquilles d’œuf, de feuilles d’or et d’argent pilées.

Un savoir-faire séculaire pour des produits originaux

Au-delà des objets déco, la laque vietnamienne permet également la fabrication de cuillères, d’assiettes et de bols coco décoratif Les pots de fleurs, les tableaux et les plateaux laqués sont aussi de beaux objets à avoir chez soi.

Le travail de la laque vietnamienne est particulièrement laborieux. Il faut pas moins de 20 étapes et 100 jours pour terminer une œuvre, sans prendre en compte la taille de l’objet et le type de laque.

Les 3 types de laque vietnamienne sont :

— La laque vietnamienne à coquille d’œuf
— La peinture laquée
— La laque burgautée ou incrustée de nacres


Pour chaque artisan, tout commence par la fabrication du support de base. La laque peut servir à recouvrir le bois, le bambou, les feuilles de palmier, le cuir ou le métal. L’artisan recouvre le matériau choisi avec des couches de laque, qui, peu à peu, s’infiltrent dans la matière. Plus les couches sont épaisses, plus le support devient résistant et imperméable. La couche doit sécher avant l’application d’une deuxième et ainsi de suite. Le support est ensuite frotté dans l’eau.

L’artisan peut appliquer jusqu’à une quinzaine de couches de laque en fonction de l’objet à créer.


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